Challenge ORANGINA 2017 "SNSM Cup"
La prochaine course du Challenge Orangina est patronnée par la SNSM. Sous un format de Transchenal, elle est l’occasion de rappeler les règles de navigation qui s’appliquent notamment dans cette zone du lagon très fréquentée par les engins nautiques comme nos planches à voiles, les Kite surfs ou même les Stand Up Paddle au large de l’Anse-Vata.
Précisons que « Le terme navire désigne tout engin ou appareil… y compris les engins sans tirant d’eau, utilisé… comme moyen de transport sur l’eau ». Une moto-marine, un kite-surf, un SUP, une planche à voile sont donc des navires au sens du RIPAM*.
Afin que nul ne puisse invoquer sa méconnaissance ou son incompréhension, si par malheur survenait un abordage de son fait avec un « navire privilégié » au sens de la section II – règles 16 & 17 de Colreg 72, François Urbain, ex-Président de la SNSM, nous explique ainsi l’arrêté n°2015-001040/GNC-Pr du 2 février 2015 du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie qui qualifie « les voies recommandées, les accès aux ports et aux zones de mouillage, ainsi que les eaux du Port autonome… », de « chenaux étroits » ou de « voies d’accès » au sens du Règlement International pour prévenir les abordages en mer - Règles de barre et de route - Convention COLREG 72.
Où s’applique-t-il ?
Dans les eaux lagunaires de la Nouvelle Calédonie, sur toutes les routes recommandées portées sur les cartes SHOM qui sont formellement déclarées « chenaux étroits ou voies d’accès », au sens de Colreg 72, section I – Règle 9.
À l'intérieur des limites administratives du Port Autonome de la Nouvelle-Calédonie.
Les petits navires et les navires à voiles étaient déjà requis par le Règlement du Port de s’écarter des grands navires en cours de manœuvre.
Typiquement, certains skippers de navires de plaisance sous voiles en petite rade s’estiment toujours prioritaires en croisant un navire à propulsion mécanique, en application de la règle 18-a-iv. Ils méconnaissent ainsi gravement les règles de barre et de route, engagent lourdement leur responsabilité pénale et font courir des risques insensés à la Communauté maritime.
Que signifie-t-il ?
Les grands navires, le plus souvent soumis à l’obligation d’embarquer un pilote maritime de Nouvelle-Calédonie, suivent les routes recommandées portées sur les cartes SHOM et ne devraient pas s’en écarter.
Ces routes, passées au sondeur latéral sur quelques centaines de mètres de largeur par le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine, SHOM, sont sûres quand les eaux avoisinantes peuvent encore receler des fonds moindres, non portées sur les cartes et incompatibles avec leurs tirants d’eau.
Les petits navires, eux, peuvent s’écarter de ces routes sans encourir de risques déraisonnables.
La règle 9 de la section I de Colreg 72 confère un privilège s’appliquant dans toutes les conditions de visibilité aux « navires qui ne peuvent naviguer en toute sécurité qu’à l’intérieur d’un chenal étroit ou d’une voie d’accès ». Ces navires sont dits « navires privilégiés » lorsqu’ils naviguent sur ces routes recommandées.
Conduite à tenir :
« Les navires de longueur inférieure à 20 mètres et les navires à voiles ne doivent pas gêner le passage des navires » privilégiés.
Ces navires non privilégiés ont pour obligation de s’écarter de la route des navires privilégiés conformément à la règle 16 : « tout navire qui est tenu de s’écarter de la route d’un autre navire doit, autant que possible, manœuvrer de bonne heure et franchement de manière à s’écarter largement ».
Ils doivent non seulement laisser le passage aux navires privilégiés, mais encore, effectuer leur manœuvre le plus tôt possible et de manière non ambiguë. Ils peuvent changer de cap, diminuer leur vitesse ou les deux à la fois, mais jamais attendre le dernier moment pour le faire.
Le navire non privilégié « ne doit pas traverser un chenal étroit ou une voie d’accès si ce faisant, il gêne le passage des navires » privilégiés.
Traverser un chenal étroit ou une voie d’accès doit s’effectuer perpendiculairement à son axe, de manière à le franchir le plus rapidement possible.
Le couper plus ou moins en sifflet est donc implicitement décommandé.
Pour être encore plus explicite, dans le chenal entre l’ilot Canard et l’ilot Maître que nous, windsurfers, empruntons fréquemment, si une PAV est bien un « navire privilégié » sur les autres navires (moteur, …), elle perd son privilège de par l’application de la règle 9 du RIPAM* mise en place par l’arrêté n° 2015-1040/GNC-Pr en NC sur les navires qui sont concernés par cette fameuse règle, navires de « grande taille » qui ne peuvent naviguer en dehors de ces routes définies.
Par ailleurs, précision quand aux « navires » dont les routes se croisent et qui sont à vue les uns des autres :
· Manœuvre du navire non privilégié : il manœuvre franchement et de bonne heure en évitant de couper la route de l’autre sur son avant et de venir sur bâbord pour un navire bâbord à lui.
· Manœuvre du navire privilégié : il conserve sa route et sa vitesse et ne manœuvre qu’au tout dernier moment quand il lui apparaît que le navire non privilégié ne le fait pas.
La SNSM qui sera présente samedi 13 à 12h sur l’Anse-Vata pour le briefing sera à votre disposition pour répondre à vos questions. En espérant ainsi que la plus grande prudence sera dès lors observée pour vos prochaines navigations, il nous reste à vous souhaiter bien du plaisir sur l’eau.
*L’acronyme « RIPAM » pour « Règlement International pour Prévenir les Abordages en Mer » est issu de la convention internationale COLREG 72. Pour plus d’approfondissement pour ceux que cela intéresse (et ceux qui ont des bateaux : c’est obligatoire à bord), il peut êtretéléchargé gratuitement à l’adresse suivante :http://diffusion.shom.fr/produits/ouvrages-nautiques/ouvrages-generaux/reglement-international-pour-prevenir-les-abordages-en-mer-201.html
C’est ici l’occasion de saluer et remercier sincèrement la SNSM et Yvan Raffin, des affaires maritimes, pour toutes ces précisions ainsi que pour leur précieux concours autant théorique que pratique !